# INFO N1, RETROUVEZ CHAQUE SEMAINE L’INTERVIEW D’UN JOUEUR SENIOR.
Pour cette semaine d’opening day, nous avons rendez-vous avec Lionel TEIXIDOR, manager joueur…
BCB : Salut, peux-tu te présenter?
Lionel : Salut, je m’appelle Lionel, j’ai 35 ans et je suis né à Cahors (46). J’ai grandi à Montady, village que j’ai quitté à 19 ans pour aller faire mes études à Montpellier : fac de sport, puis sciences de l’éducation et préparation au concours de professeur des écoles que j’ai obtenu en 2006. Je suis enseignant spécialisé depuis 10 ans dans un IME. Je suis passionné de sport de battes et J’adore voyager sac sur le dos accompagné de Laura, avec qui je partage ma vie. J’en profite pour la remercier puisqu’elle me soutient dans mon projet sportif et l’accomplissement de ma passion.
BCB : Peux-tu nous retracer ton parcours baseballistique ?
Lionel : C’est un parcours de 26 saisons sans interruption, donc long à raconter… J’ai commencé le baseball à l’âge de 9 ans en suivant mon grand frère aux Tigres de Montady. Fred Salles, le coach, était un type fabuleux qui nous a transmis l’amour pour ce sport à grand coup de malabars et d’encouragements, même lorsqu’on prenait des 25-2 contre Montpellier. Mon frère, Florent a aussi été parmi mes premiers coachs, ainsi que Nagui Marschall, un papi américain qui nous transmettait son savoir. J’étais principalement lanceur et arrêt court. J’y suis resté 6 ans jusqu’à ce que la structure disparaisse. Pendant cette période j’ai eu la chance de participer à 2 tournois internationaux (Autriche, invité par les Barracudas de Montpellier et Pays-Bas avec les tigres) et 2 interligues (minimes à Figeac et cadets à Olivet). A 15 ans, j’ai intégré le baseball club biterrois en équipe senior. J’étais surclassé et je jouais surtout 2e base en binôme avec Yannick DEFAYE, mon ami de jeunesse et short stop. Nous avions une équipe peu fournie (François et Florent en lanceur), mais très solidaire qui nous a permis d’accéder au carré final N2, un souvenir hors norme pour les gamins que nous étions. Peu après, je vivais la fabuleuse époque des tournois internationaux (à domicile, mais aussi en Espagne, en Suisse et en Allemagne). Malgré des études à Montpellier pendant 5 ans, j’ai fait le choix de rester chez les pirates, simplement par amour du maillot, nous étions plusieurs dans ce cas. Notre équipe sénior s’est alors développée et a remporté le championnat de France N2 en 2002 avant d’accéder à la N1, une saison où j’ai plus appris sur le banc que sur le terrain. Cette saison en tant que remplaçant m’a poussé à mettre les bouchées doubles pour avoir ma place, c’est alors que je me suis formé au poste de catcher. Nous avons alors vécu 5 grosses saisons avec pour coach principal Alain ZYWICA. De 2005 à 2008, nous avons dominé le grand sud de la France avant d’échouer dans des playoffs de très bon niveau. Pendant cette période, j’ai commencé à coacher, d’abord la DH, puis les jeunes, puis la N1 en 2008 et surtout le softball mixte (avec beaucoup de tournoi nationaux), équipe que j’ai encadrée sans cesse de 2005 à 2017. En 2009, j’ai vécu la descente du club en régionale suite au départ de nombreux joueurs. A ce moment là, malgré l’envie de pratiquer à meilleur niveau, j’ai décidé de rester au club avec un projet intime : reconstruire ce club qui m’a tant apporté pour le voir un jour revenir au niveau national, en sachant que ça allait être un chantier de 10 ans. Le club était alors dans le dur : baisse du nombre de licenciés, entente avec Narbonne, départ de nombreux bénévoles…Nous maintenions à flot le club avec Aurélien Valette, Ivan Ferragut et Pascal Pacaud, avec qui nous avons fondé le Tournoi des plages, dans une période où le club avait vraiment besoin de vivre et de fédérer ! Pour ajouter de la difficulté à cette période, ma rupture des ligaments croisés m’a écarté de mon rôle de catcher et de joueur pour une saison où j’aider quand même continué à coacher le groupe senior, tout en étant président du club. Puis le renouveau est arrivé, nous avons réussi à remonter une équipe compétitive qui a gagné 3 titres régionaux en 5 saisons ainsi que 2 belles campagnes N2 avant de revenir en N1. Le club s’est restructuré avec l’arrivée de François BONNET en président… En parallèle, j’ai eu la chance d’intégrer le staff de l’équipe de France de softball 19U en tant que coach de 1e base aux côtés de Raina HUNTER et Ivan FERRAGUT, pour un championnat d’Europe qui restera à jamais gravé et une 6e place européenne historique. Pour moi qui aimais le soft autant que le baseball, c’était l’accomplissement de longues années de coaching autour de la grosse balle. En 2018, j’ai quitté mes responsabilités dans le softball pour me consacrer à l’aventure N1 de mon club.
BCB : Peux-tu nous raconter ton meilleur souvenir sur un terrain de baseball?
Lionel : Difficile de choisir parmi les walkoffs, les titres, les actions personnelles, les délires entre coéquipiers… J’aurais bien décrit les mêmes souvenirs de Tobias, Fabien ou Gabatch, mais je vais faire original : une victoire à Saint Priest, en N1 contre une équipe démoniaque, alors que nous étions partis à 9 sans nos 3 lanceurs partants. L’équipe a su trouver des ressources insoupçonnées pour finalement s’imposer en extra-inning avec 2 vieux, 1 blessé, 1 débutant… De cette journée est restée la mythique expression biterroise : « qui part à 9 torche un match ». Cette victoire à renforcer deux de mes visions du sport : celle qui rappelle qu’un match n’est jamais joué d’avance, et celle qui affirme que le courage collectif vaut mieux que le talent individuel.
BCB : Quel regard portes-tu sur le club en général, et l’équipe en particulier ?
Lionel : J’y suis très attaché, c’est pour moi une deuxième famille ! J’ai grandi dans ce club, j’ai découvert des valeurs et J’ai toujours aimé l’esprit à la fois compétitif et convivial que je m’efforce de faire perdurer aujourd’hui en tant que dirigeant. Nous sommes connus pour ça et c’est une fierté. Le travail que nous accomplissons avec nos plus jeunes m’est très cher, c’est la base de tout ! Concernant l’équipe N1, elle est très prometteuse et surprend par sa vitesse et sa puissance offensive. Il y a des vrais talents dans l’équipe et les renforts étrangers devraient nous faire prendre plus d’assurance, de maturité et de confiance. Lorsque nous aurons progressé dans ces secteurs, nous pourrons battre n’importe quelle équipe de N1, voir D2.
BCB : Quels sont tes objectifs individuels et collectifs pour cette saison 2018?
Lionel : Individuellement, je compte rester performant en catcher 1 match par weekend tout en laissant la place aux jeunes peu à peu, et je souhaite tout faire pour continuer à mériter ma place dans le lineup en continuant à frapper au moins autour de 350 de moyenne. En termes de coaching, je vais appliquer une autre philosophie, plus basé sur le mérite et la complémentarité des joueurs. Collectivement, mon objectif est de sortir de poule, car il n’y a rien de meilleur que les playoffs entre copains dans notre sport… et si à la fin il pouvait y avoir un titre national, ce serait magique. Nous avons des atouts pour cela, si chacun se responsabilise sur le terrain et en dehors, alors on peut faire très mal !
BCB : En baseball, quelle est ta devise ?
Lionel : « Balle après balle, manche après manche, match après match », une phrase qu’on répétait à tous les matchs aux jeunes de l’équipe de France et qui est particulièrement importante dans ce sport où le mental joue un rôle prépondérant. Certains joueurs peuvent sortir du match suite à des réussites ou des échecs. L’idée est de rester focus avec régularité et d’aborder chaque action à 100%. Quel que soit le résultat passé, il faut savoir se tourner vers l’action qui arrive immédiatement. Le baseball est un marathon mental ; à niveau égal, celui qui applique au mieux cette devise a plus de chance de s’imposer.
BCB : Que souhaites-tu dire à nos lecteurs pour clôturer cette interview ?
Lionel : J’invite tous les spectateurs à venir nous encourager dès dimanche pour l’ouverture de la saison N1 qui s’annonce passionnante!
BCB : Merci
